Fondateur de l’Écomusée du patrimoine funéraire et commémoratif
Le 2 novembre 2025, Alain Tremblay, instigateur du projet de commémoration et infatigable promoteur de la laïcisation de nos cimetières, a d’abord remercié la vingtaine de personnes venues assister à la cérémonie d’inauguration de la plaque commémorative dédiée à Louis-Antoine Dessaulles (lire aussi). L’épitaphe est apposée au dos du monument de la famille Béïque, qui marque le lieu d’inhumation de la fille unique de Louis-Antoine, Caroline-Angélina Dessaulles, épouse de Frédéric-Ligorie Béïque, tous deux personnages historiques qui, chacun à leur manière, ont marqué l’histoire de Montréal, du Québec et du Canada.
Rassemblés autour du monument de la famille Béïque, participants à l’inauguration de la plaque dédiée à L.-A. Dessaulles, au cimetière Notre-Dame-des-Neiges (Photo : Charles Tremblay) Voir aussi la vidéo
Était présente Micheline Duhaime, conjointe de feu Yvan Lamonde. Récipiendaire du prix Condorcet-Dessaulles 2013, cet éminent historien est l’auteur du texte de la plaque. Grâce à ses recherches, il a pavé la voie à la réhabilitation mémorielle de Dessaulles.
Alain Tremblay, a souligné la présence de Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et de Daniel Baril, président du Mouvement laïque québécois. Celui-ci a pris la parole pour expliquer l’origine du prix Condorcet-Dessaulles (à lire).
C’est Jacques Béïque, petit-fils de troisième génération de Dessaulles, qui a procédé au dévoilement de l’épitaphe. Il a profité de l’occasion pour souligner que son ancêtre avait été excommunié à deux reprises, une fois par Mgr Bourget et une autre par le pape Pie IX. Ironique, un participant a lancé : ils voulaient être certains de ne pas manquer leur coup! Ce qui a eu l’heur d’amuser l’assistance.
Alain Tremblay a brièvement expliqué la symbolique des illustrations présentes sur la plaque. D’abord une esquisse du visage de Dessaulles et un encadré qui contient ruche et castor, tous deux dessinés par l’artiste Anouk Préfontaine, en interprétation libre des symboles présents sur la bannière de l’Institut canadien. La feuille d’érable et la fleur de lys, quant à elles se passent d’explication.
Les participants se dirigèrent ensuite vers le monument aux Patriotes élevé à quelques pas du monument Béïque. Là, Alain Tremblay a raconté comment Dessaulles et les membres de l’Institut canadien, promoteurs du projet de construction de cet obélisque (1858-1866), durent négocier avec les autorités religieuses, chacune des inscriptions apposées. En 2022, à la suite d’une requête de l’Écomusée, le gouvernement du Québec a accordé à ce mémorial le statut de monument historique.
Le groupe s’est alors déplacé vers la tombe de Joseph Guibord, l’excommunié le plus célèbre du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, entré sous escorte policière et en présence de l’armée dans son lieu de dernier repos. Il fut inhumé après un procès de six ans, de 1869-1875. Ces démêlés avec la justice se transportèrent jusqu’au Conseil privé de Londres (ancien équivalent de notre actuelle Cour suprême). À ce procès furent impliqués les membres de l’Institut canadien, l’avocat Joseph Doutre et… notre commémoré, Louis-Antoine Dessaulles (À lire aussi).
Devant la tombe de Joseph Guibord, victime de l’intolérance religieuse, Daniel Baril, président du Mouvement laïque québécois (MLQ), a fait le lien entre Prix Condorcet-Dessaulles, Institut canadien, Louis-Antoine Dessaulles, et Joseph Guibord. Le MLQ s’inspire toujours de la mission de l’Institut canadien en remettant chaque année, à une personne ou un organisme qui aura fait avancer la cause de la laïcité le Prix Condorcet-Dessaulles.
