Urbaniste et géographe
Bonne coïncidence! À quelques semaines du colloque de la Fédération sur le thème de l’avenir des cimetières par la municipalisation, un excellent article de Gabrielle Duchaine dans La Presse du 18 septembre, intitulé « Cimetières cherchent dépouilles », posait la question de la diminution pourtant bien connue des sépultures dans les cimetières confessionnels, due à l’abandon des pratiques religieuses, mais surtout à l’incinération qui permet de garder l’urne sur le manteau de cheminée, de l’enterrer dans le jardin, ou de disperser les cendres en forêt ou dans le fleuve. Entre 50 et 70 % des sépultures font l’objet d’une incinération, selon les évaluations.
Difficile pour les cimetières de contrer la chose par la publicité – « Venez mourir chez nous, chauffage et climatisation garantis » -, ou par les dons des résidents sous terre. Même la construction de columbariums dans les cimetières fait problème, par leur contestation au titre du patrimoine paysager comme à Notre-Dame-des-Neiges, mais surtout par la compétition des maisons funéraires en centre commercial ou sur rue, qui multiplient ces installations – beaucoup moins dispendieuses en coûts de construction et d’entretienque les mausolées !
Ce sujet et cet article ont fait écho jusqu’en France, quand l’hebdomadaire Le Point du 7 octobre a repris et résumé l’article de de La Presse sous le titre résumé « Cimetières québécois cherchent morts! ». Les cimetières vivent des morts, mais c’est beaucoup moins payant de conserver une urne que d’enterrer un cercueil. L’Église catholique ne s’est pas adaptée à la nouvelle réalité. Elle rebute un peu la clientèle. Et aucune loi n’encadre la dispersion ni même la disposition des cendres. Faudra-t-il demander de l’aide à l’archevêché ou à la Ville ? Des pistes à développer au colloque du 1er novembre.