
Urbaniste
Fondé en 1852, le cimetière Mont-Royal s’étend sur 66 hectares et est aménagé dans un style rappelant les cimetières ruraux de France et des États-Unis. Il a été désigné lieu historique national du Canada en 1988.
De nombreux notables montréalais y sont inhumés, souvent dans de somptueux mausolées. La grande majorité des monuments funéraires sont toutefois moins ostentatoires, les plus modestes étant de petites dalles funéraires -sans stèle- simplement déposées à plat sur le sol.

Les photos du projet L’amour ne disparaît jamais ont toutes pour sujet ces dalles horizontales. Affleurant à la surface du sol, elles sont facilement envahies par la végétation qui les entoure. Plantes, feuilles mortes, brindilles et petits fruits prennent d’assaut le granit et rendent illisibles les épitaphes. Les dalles abandonnent alors momentanément leur fonction commémorative et deviennent de petits tableaux, des natures mortes où s’affrontent la pérennité de la pierre et l’impermanence des végétaux.
Ces fragments végétaux varient au fil des jours et au gré des vents. Puis, lorsque l’hiver arrive, les premières bordées de neige ensevelissent les pierres tombales déposées au ras du sol. Les dalles ne sont plus visibles. Le caractère funéraire du site s’efface alors entièrement.
Pour le projet L’amour ne disparaît jamais, environ quatre cents dalles funéraires ont été suivies et photographiées à plusieurs reprises pendant trois années. Les photos furent toutes prises sans changer quoi que ce soit à l’arrangement végétal qui s’était formé spontanément sur les plaques commémoratives. : https://pierregiard.aencre.org/
