L’activité comprenait une rapide introduction sur les cimetières, répondant à des questions comme : « un cimetière, c’est quoi? À quoi ça sert? Et surtout, qu’est-ce que ça mange en hiver? ». Bien sûr, leur fonction et leur importance dans la vie d’une communauté ont été bien soulignées, je dois admettre de manière très inspirante et avec forte prose. Une fois ce court préambule de 5 à 7 minutes terminé, les enfants, placés en équipes de quatre ou cinq, ont complété le rallye. De voir autant de vie et d’excitation de la part des élèves disséminés sur le territoire du petit cimetière de village autrement désert avait quelque chose de vraiment émouvant. L’activité s’est conclue par un retour sur les réponses qu’ils ont pu dénicher, comme l’emplacement de la tombe de certains personnages importants de la ville, le plus jeune défunt, ou encore le nom le plus inusité. Mon préféré s’appelait « Tancrède ». Cet événement aura permis aux jeunes d’en apprendre davantage sur les cimetières, d’en comprendre l’importance et d’éveiller un intérêt chez eux envers leurs ancêtres et la vie d’autrefois. J’ai reçu plusieurs questions intéressantes des jeunes. Certains étaient craintifs de marcher dans le cimetière, par-dessus les défunts. D’autres étaient émus de constater le grand nombre d’enfants de moins de 3 ans inhumés, dont un mort-né, et un autre mort à sept jours de vie. Quelques jeunes ont même mentionné vouloir revenir pour se recueillir sur la tombe de leur grand-père, et ont même demandé à leurs parents à la maison des informations sur leurs ancêtres et s’il y en avait qui se trouvaient à Saint-Agapit. Beaucoup étaient choqués de trouver des stèles cassées ou en mauvais état. Et plusieurs réalisaient un peu trop tard qu’ils auraient mieux fait de mettre de vrais vêtements d’hiver… Ah! Ces jeunes pré-ados!

Les professeurs m’ont assuré qu’un retour sur l’activité avait été effectué en classe, le tout autour de la thématique des personnages marquants dans leurs cours de « Culture et citoyenneté québécoise ». La tenue et le succès de cette activité organisée en collaboration avec les enseignants de l’école primaire et avec l’autorisation du gestionnaire de cimetière et du clergé local prouvent que l’organisation d’un rallye de ce type dans un cimetière de village est plus que faisable. La préparation ne demande que deux à trois heures de travail. Les notes et la feuille du rallye pourront également être réutilisées pour de futurs événements et adaptées selon la municipalité et les besoins. Avec ce rallye, Pierres mémorables souhaite éveiller chez les jeunes un attachement et un respect pour les lieux de sépulture, non seulement pour éviter les actes de vandalisme, mais surtout pour les inciter à prendre soin de ces lieux de mémoire, trop souvent laissés à l’abandon.