Ethnologue et archiviste
Trois temples religieux furent érigés à Saint-Roch-des-Aulnaies et quatre cimetières accueillirent pour leur dernier repos les habitants de cette paroisse. Le premier champ des morts jouxte, comme le veut la tradition, la petite chapelle de colombage construite en 1718. Vers 1745 le cimetière extérieur actuel reçoit ses premières sépultures. Il y eut aussi, à Saint Rochdes-Aulnaies, un cimetière situé sous la première église en pierre, construite en 1724, et un autre sous l’église érigée en 1849 et qui sert encore aujourd’hui de lieu de culte.
LES CIMETIÈRES AD SANCTOS AU QUÉBEC
Nos ancêtres amènent en Nouvelle-France leurs traditions d’ensevelissement des morts. Ils placent leurs cimetières le plus près possible des églises. Habituellement au moins l’un des côtés s’adosse au mur de l’église et quelquefois l’entoure presque entièrement. L’on procède aussi à des inhumations sous le temple paroissial. Ce genre d’enterrement amène certaines difficultés. Dans les plus anciennes églises, il faut déplacer les bancs et ouvrir le plancher pour procéder aux inhumations. Il arrive que l’on doive soulever des planches à plusieurs endroits avant de trouver une place libre de toute sépulture. À la longue, le parquet devient de moins en moins plat, ce qui entraîne de grands risques de chutes. De plus, de fortes odeurs considérées néfastes pour la santé émanent des sous-sols d’églises. En 1879, afin d’enrailler les problèmes causés par les ensevelissements sous les églises, la Discipline diocésaine suggère l’emploi de désinfectant dans le cercueil, comme la chaux, en plus d’isoler chaque bière d’une maçonnerie dont l’épaisseur varie selon le matériau choisi ou bien de l’ensevelir à au moins quatre pieds sous terre.
Le sous-sol de la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec renferme plus de 900 sépultures de laïques et d’ecclésiastiques dont 500 qui datent du Régime français. La première inhumation qui y fut faite fut celle de Louis de Lauzon, le 13 septembre 1652. Il était le fils du grand sénéchal de la Nouvelle-France, Jean de Lauzon, et d’Anne Després. En 1661, Mgr de Laval réglemente les ensevelissements sous cette église. Il en coûtera « six vingt livres », plus les frais de l’ouverture de la fosse, pour avoir le droit de dormir de son dernier sommeil sous ce temple religieux. En 1690, un mandement épiscopal fixe à 40 écus le tarif d’inhumation dans une église1. Ce montant correspond à celui qu’avait demandé en 1661 Mgr de Laval pour l’église paroissiale de Québec. Depuis 1877, on n’enterre plus de laïques dans la basilique Notre-Dame, mais elle est encore le lieu de sépulture des évêques du diocèse de Québec. Lors de l’ouverture au culte de l’église Notre-Dame-de-la- Victoire de Lévis, en 1851, on demandait pour y être inhumé 25 $ pour un adulte et la moitié de ce prix pour un enfant. En 1863, le tarif passe à 50 $ pour un adulte et à 25 $ pour un enfant. Plus de trois cents personnes reposent sous le plancher de cette église 2. L’église Notre-Dame de Montréal contient pour sa part trois grands caveaux situés au-dessous du chœur et réservés au clergé. Le sous-sol de la nef peut accueillir de son côté 1 200 sépultures. Le sous-sol de l’église de Saint-Roch-de-l’Achigan accueille 65 dépouilles. On en dénombre 117 à Saint-Jacques-de-l ’Achigan, 34 à L’Assomption3, 131 à Saint-Étienne-de-Beaumont 4, 216 à Saint-Jean-Port-Joli 5, 157 à Saint-Louis de Kamouraska 6, 87 sous l’ancien temple de Sainte-Anne-de-la-Pocatière incendié en 1917, 62 à Saint-Pierre-de-Montmagny 7 et 232 sous l’église actuelle de Saint-Roch-des-Aulnaies.
L’enterrement sous les églises constituait une source de revenus considérables pour les fabriques, mais les risques encourus pour la santé amenèrent au milieu du XIXe siècle un interdit judiciaire pour mettre fin à cette pratique. Il semblerait que cette défense des autorités ne fut pas suivie à la lettre car on procéda à des inhumations de laïques jusqu’en 1896 à Saint-Louis-de-Kamouraska. En 1902, à Saint-Roch-des-Aulnaies, on dépose sous la nef le corps du sénateur Arthur Miville-Deschênes. Nous devons par contre mettre à part le cas de personnes inhumées dans des caveaux et de prêtres ensevelis sous les chœurs des églises. À Sainte-Anne-de-la-Pocatière, en 1908, on inhume sous le sanctuaire le corps du curé Georges-Raphaël Fraser. Il en est de même à Saint-Jean-Port-Joli, en 1913, pour l’abbé Hubert Kérouac. À Kamouraska, on construit vers 1910 une crypte sous le chœur pour les ecclésiastiques.
La dernière inhumation à cet endroit, celle du curé Onésime Lamonde, remonte à 1946. Lors de la reconstruction du nouveau temple de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, en 1918, on aménagea au sous-sol des caveaux dans lesquels furent déposés au cours des ans au moins 13 corps dont ceux de 10 laïques. Certains des défunts provenaient de l’ancienne église paroissiale incendiée le 8 décembre 1917. Ce fut le cas, entre autres, des curés Charles-Édouard Poiré et Georges-Raphaël Fraser et d’un ancien maire et marchand, Valence Garon.
La dernière inhumation sous cette église eut lieu en 1931. Après la perte par le feu de ce temple religieux, en 1948, il y eut translation des restes au cimetière paroissial et à celui du collège de Sainte-Anne. Dans la cathédrale actuelle, il existe depuis 1978 une crypte pour recevoir les dépouilles mortelles des évêques du diocèse de Sainte-Anne. Mgr Bruno Desrochers et Mgr Charles-Henri Lévesque y reposent.
UN PATRIMOINE ORIGINAL
La plus ancienne inhumation sous la première église de Saint-Roch-des-Aulnaies est celle d’un noyé non identifié trouvé à la pointe Rouge en 1751. Seulement deux autres inhumations eurent lieu au XVIIIe siècle : celle de Pierre Pelletier, le 5 août 1783, noyé « après être tombé du mal caduc » et celle de Jacques Pelletier le 14 octobre 1788. À partir de 1803, on enterre assez régulièrement sous l’église. L’agrandissement de l’édifice, cette année-là, y est-il pour quelque chose ? La coutume des enterrements ad sanctos prend-elle de l’importance dans les campagnes sud-côtoises à cette époque ? Fait troublant, en consultant les archives relatives aux personnes enterrées sous les églises de Saint-Jean-Port-Joli, de Kamouraska et de Saint-Étienne-de-Beaumont, l’on arrive au même constat : l’augmentation de ces inhumations à partir du XIXe siècle. Quoi qu’il en soit, 132 personnes sont inhumées sous la première église de Saint-Roch-des-Aulnaies de 1751 à 1851. La dernière personne enterrée à cet endroit, le 3 mars 1851, fut Françoise Migné dit Lagacé. Le 20 décembre 1851, Louis Caron est enseveli sous la nouvelle église, située au nord de l’ancienne. Elle est en construction depuis 1849 et non encore terminée. Il y aura 229 personnes inhumées à ce nouvel endroit. À ce nombre, nous devons ajouter celles qui furent transportées de l’ancienne église vers la nouvelle, dont entre autres les dépouilles mortelles des curés Joseph Verreau et Louis Brodeur. Il y eut probablement de nombreuses translations de laïques, mais aucun document ne peut nous en confirmer le nombre car l’évêque de Québec, Mgr Turgeon, de qui relevait la paroisse de Saint-Roch-des-Aulnaies, donna une permission générale pour le transport des dépouilles d’une église à l’autre. Il demanda qu’en démolissant la vieille église on laisse assez de mur pour que les corps qui y resteront soient suffisamment protégés. Sous l’église actuelle, le monument de Jean-Baptiste Pelletier, décédé en 1844, confirme qu’il y a eu, au moins pour lui, translation des restes.
L’église de Saint-Roch-des-Aulnaies abriterait l’un des rares cimetières ad sanctos à posséder autant de monuments érigés sur des sépultures d’ecclésiastiques et de laïques. Cela est encore plus exceptionnel du fait que le diocèse de Québec défendait en 1849 au curé Charles-Édouard Poiré de Deschambault d’ériger des monuments sur les sépultures à l’intérieur des églises : « L’usage du diocèse ne permet pas à des particuliers de faire poser des épitaphes sur les tombes de leurs parents dans l’intérieur des églises. 8 » Contrairement aux églises plus anciennes, dont les fondations étaient peu profondes et détachées du sol, le temple actuel, construit en 1849, dégageait un espace en sous-sol permettant l’érection de monuments funéraires. On retrouve sous le chœur 6 tombeaux cimentés ornés de clôtures décoratives en fonte, en fer forgé ou en fer moulé ainsi que 50 stèles sous la nef, dont 24 en marbre ou en faux marbre (stuc) et 26 en bois. S’ajoutent trois croix ouvragées et huit croix simples dans le même matériau. Quelques stèles de marbre et de stuc sont signées. Nous y re trouvons les noms des compagnies J.-A. Bélanger, Félix Morgan et Ignace Bilodeau de Québec ainsi que celui de F.-X. Émond de Notre-Dame de Lévis. Les stèles en bois sont l’œuvre d’artisans du milieu. L’une d’elles, celle de la famille d’Édouard Pelletier, est signée Arthur Fournier. Habitant Saint-Jean-Port-Joli, ce dernier était reconnu comme un très bon sculpteur au canif. Il initia même Médard Bourgault à cet art. Plusieurs épitaphes de Fournier ont orné les cimetières de la région. Elles étaient habituellement décorées d’épis de blé, de roses et d’un cœur saignant. L’année la plus ancienne répertoriée sur les stèles est celle du décès de l’abbé Joseph Verreau en 1826 et la plus récente, celle de l’honorable Arthur Miville Deschênes en 1902. La translation, en 1853, des restes de certaines des personnes inhumées sous l’ancienne église et la stèle en bois de Marie-Marguerite Leclerc, décédée en septembre de cette même année, nous laissent croire que le plus ancien monument de ce cimetière remonterait à 1853.
L’espace situé sous la nef contient vingt-quatre stèles de marbre et vingt-six de bois, dont certaines très ouvragées, ainsi que onze croix de bois : trésor d’ébénisterie funéraire du XIXe siècle que le temple paroissial a protégé du soleil et des intempéries et que les paroissiens avaient bien oublié jusqu’à sa redécouverte en 2002.
Le cimetière ad sanctos de Saint-Roch-des-Aulnaies est l’un des rares endroits en milieu rural à avoir accueilli autant de dépouilles mortelles en un laps de temps aussi court : 229 en 50 ans. De 1852 à 1902, l’on procède à 1 797 enterrements. La proportion de paroissiens inhumés sous l’église est de 12,7 %, chiffre fort important. En comparaison, dans la paroisse de Saint-Jean-Port-Joli, 216 personnes sont déposées sous l’église en 127 ans (4,26 % des inhumations), 157 à Kamouraska en 155 ans (2,48 %) et 86 en 100 ans à La Pocatière (1,5 %). Déjà, sous la première église aulnoise, on a enterré 132 personnes en 68 ans (4 %). Le grand nombre de sépultures sous cette église, à partir du milieu du XIXe siècle, s’expliquerait peut-être par le fait qu’avoir un lieu propice pour ensevelir les morts à cette époque est un problème. En 1877, les paroissiens demandent la permission d’agrandir le cimetière extérieur, car ce dernier est tellement rempli qu’il faudrait y ajouter plusieurs pieds de terre tandis que le sous-sol de l’église est occupé par de nombreuses sépultures. Le curé Édouard Dufour écrit en 1882 : « Demain je vais faire dans l’église une sépulture qui n’a pas la profondeur voulue et toutes les sépultures ont été faites dans cette dernière condition pas moyen de donner plus de profondeur on y rencontre entre autres de l’eau. 9 » Au moment où il écrit ces lignes, au moins 199 corps reposent sous l’église. Le cimetière sur la terre de la fabrique, qui mesure 180 pieds par 130, contient déjà près de 4 800 sépultures. Son exiguïté et le terrain l’avoisinant, gorgé d’eau, ne permettant pas d’agrandir sa surface facilement, paraissent avoir été les raisons de l’existence de nombreuses sépultures ad sanctos dans cette paroisse. Un autre élément non négligeable, le prix d’une sépulture : 6,69 $ en 1877 qui sera majoré à 8 $ l’année suivante. C’était beaucoup moins que dans la majorité des paroisses où le prix variait de 20 $ à Sainte-Anne-de-la-Pocatière à 25 $ à Saint-Pierre de Montmagny, prix approuvé dès 1837 par l’évêque du diocèse, Mgr Signay. Ce prix peu élevé a certainement eu une grande influence dans le choix du sous-sol de l’église comme lieu de dernier repos. Le cimetière extérieur est agrandi en 1885. Par la suite, les enterrements sous l’église furent moins nombreux. On y a eu recours 18 fois de 1885 à 1902, pour un pourcentage de 3,4 % des enterrements effectués dans la paroisse tandis qu’auparavant, de 1852 à 1885, 16,5 % des personnes décédées étaient déposées sous l’église.
De quelle manière procédait-on pour enterrer les gens sous les églises de Saint-Roch-des-Aulnaies ? Dans la première, on ouvrait le plancher pour ensevelir les morts. Un bail de banc, passé en 1822, nous le confirme : « Sera en outre tenu de souffrir les ouvertures des fosses et sépultures qui se feront sous icelui toutes fois et quantes qu’il en sera besoin. 10 » Lors de la construction de l’église actuelle, en 1849, on exige qu’il y ait quatre pieds et demi entre le sol et les lambourdes. On installe aussi de grandes portes dans les fondations sud du rond-point qui donnent accès au sous-sol du temple. Grâce à cette vaste entrée et à un certain dégagement en hauteur, le sous-sol de l’église de Saint-Roch-des-Aulnaies était assimilé à un cimetière extérieur avec ses stèles et enclos. Malgré ces avantages, il n’était pas si facile de procéder à des enterrements sous l’église. La tradition orale rapporte que, pour les inhumations sous la nef, l’on traînait le cercueil à l’aide d’une corde jusqu’à l’endroit prévu. L’inhumation sous les bancs des défunts existai-telle vraiment ? Les seigneurs et certains hauts dignitaires avaient ce privilège mais en était-il de même pour l’ensemble de la population? Cela ne semble pas avoir été le cas dans la nouvelle église de Saint-Roch-des-Aulnaies. En consultant les registres de bancs, nous arrivons à la conclusion que seulement 25 % des personnes inhumées sous la nef le sont près de leur banc. Il est probable que cette tradition exista pour les églises ayant peu de dégagement en sous-sol et où l’on ouvrait le plancher pour procéder aux inhumations. À Sainte-Anne-de-la-Pocatière, plusieurs personnes furent enterrées sous leur banc de 1797-1845. Cette tradition fut probablement maintenue tant qu’on ne procédait pas à trop d’inhumation sous les temples paroissiaux, mais plus ce nombre augmentait, plus il devait être difficile de la respecter.
MIROIR D’UNE SOCIÉTÉ
Des 232 personnes identifiées 11, reposant dans le cimetière ad sanctos actuel, 116 sont de sexe féminin et autant de sexe masculin. Les enfants, 19 garçons et 18 filles, représentent 16 % de ces inhumations. De ces 37 enfants âgés de moins de 17 ans, 6 proviennent d’une même famille, celle de Jean Castonguay et de Justine Francoeur, et 5 de celle de Philippe Leclerc dit Francoeur et de Clotilde Gauvin. Des familles ayant le plus de personnes dormant de leur dernier repos à cet endroit, 11 proviennent de Jean-Marie Castonguay, réparties sur 3 générations, et 13 de Pierre- Antoine Miville Deschênes, cette fois sur 4 générations. Ces deux chefs de famille furent marguilliers. Castonguay et ses fils furent des cultivateurs à l’aise et Miville Deschênes et ses descendants, des commerçants importants.
L’inhumation sous l’église est réservée à un petit nombre de gens. On associe donc cette pratique à une certaine élite. Effectivement, les ecclésiastiques, les bienfaiteurs de l’église, les seigneurs, les capitaines de milice, les notables – médecins, notaires et avocats –, les marchands, les marguilliers, les maires et les syndics avaient habituellement leur place réservée sous le temple paroissial. Le coût plus élevé d’une inhumation, 8 $ au lieu de 0,50 $, privilégie les mieux nantis. Mais quelques fois, le désir d’être enterré ad sanctos amène de simples journaliers à économiser sur leur maigre revenu, comme ce fut le cas de Prudent Petit dit Saint-Pierre, décédé accidentellement le 6 septembre 1870, et de son épouse Émérentienne Michaud qui le rejoindra sous l’église en 1888.
La profession de 171 (73 %) des 232 personnes inhumées sous l’église a été identifiée. Pour les femmes et les enfants, on a retenu l’emploi occupé par le mari ou le père. Plus de la moitié des défunts proviennent de familles de cultivateurs. Il n’y a rien d’exceptionnel à cela, Saint-Roch-des-Aulnaies étant à cette époque une paroisse rurale prospère. Outre les cultivateurs, les autres personnes inhumées sont issues principalement des professions libérales et de familles de marchands. On retrouve un très faible pourcentage de gens peu fortunés : 2,2 %.
En ce qui a trait aux sépultures attribuables au mérite, 30 des hommes enterrés sous l’église ont été marguilliers et 56 personnes leur étant apparentées reposent elles aussi à cet endroit, soit 37 %. Un peu plus de 15 % des gens inhumés occupait une fonction relative au pouvoir public telle que seigneur, maire, juge, etc. La moitié des défunts n’ont occupé de quelconque poste honorifique.
DE L’OUBLI À LA DÉCOUVERTE
À l’instigation d’Alain Pelletier, citoyen de Saint- Roch-des-Aulnaies, un comité dédié à la conservation et à la mise en valeur du cimetière situé sous l’église voit le jour en avril 2002 12. Ce cimetière était en partie tombé dans l’oubli et n’était connu que de quelques initiés. Diverses actions furent entreprises pour mener à bien ce projet. Des rencontres avec des intervenants en patrimoine et en restauration eurent lieu en 2002. Un inventaire et un relevé photographique des stèles furent effectués en 2003. Afin de faire connaître le cimetière aux paroissiens et aux visiteurs, une exposition a été montée à l’arrière de l’église cette même année. L’année 2004 a vu la réalisation d’une recherche historique portant sur les églises, les cimetières et les presbytères, d’une étude de potentiel archéologique, d’un concept architectural, d’un relevé topographique du cimetière et du début de la restauration des stèles de bois faite sous la supervision du Centre de conservation du Québec. En 2005 l’on poursuit les travaux de restauration des stèles de bois alors que les tombeaux clôturés de fer ouvragé situés sous le chœur sont à leur tour restaurés. Suit la rédaction d’un concept d’interprétation. Pour permettre la relocalisation d’un réservoir d’huile à chauffage situé sous le chœur de l’église, un cabanon est érigé du côté nord de la sacristie, à l’abri des regards. En 2006 et en 2007, le comité peaufine le concept d’interprétation et travaille à la recherche du financement pour l’ouvrir au public.
Des croix et des stèles bien tournées
Du 6 décembre 2004 au 6 mars 2005, Nicole Bourgault consolide et restaure les ouvrages en bois que contient le sous-sol de l’église : 26 stèles, 3 croix ouvragées et 8 croix simples datées de 1853 à 1888. Elle en tire par la suite 99 dessins à la mine de plomb qu’elle regroupe en 6 catégories et répartit sur 22 planches. Le but de l’exercice était de révéler des artisans qui n’ont pas laissé leur nom mais dont la personnalité pouvait finir par apparaître à travers leurs façons de découper le motif et de manier l’outil. À défaut de voir clairement des signatures, l’analyse montre que les artisans du bois de Saint-Roch-des-Aulnaies et des villages avoisinants possédaient un savoir-faire digne d’intérêt, comme d’ailleurs on pourra le constater en examinant les dessins ci-après. (JS)
Note (1)
Ce texte fait partie d’une série d’articles de notre grand dossier « Cimetières, patrimoine pour les vivants » tiré du livre du même titre par Jean Simard et François Brault publié en 2008.
Note (2)
Ce texte est extrait d’un rapport de recherche de l’auteure remis en 2004 au Comité de mise en valeur du cimetière ad sanctos de Saint-Roch-des-Aulnaies.
- Pierre-Georges Roy, Cimetières de Québec, Lévis, 1941,270 p.
- Pierre-Georges Roy, L’église paroissiale de Notre-Dame-de-la-Victoire de Lévis, Lévis, 1912, 296 p.
- Les données pour L’Assomption, Saint-Roch-de-l’Achigan et Saint-Jacques de l’Achigan proviennent de l’étude de Jean-René Thuot, « La pratique de l’inhumation dans l’église de Lanaudière entre 1810-1860 : entre privilège, reconnaissance et concours de circonstances », Études d’histoire religieuse, vol. 72, 2006, p. 75-96.
- Pierre-Georges Roy, À travers l’histoire de Beaumont, Lévis, 1943, 309 p.
- Angéline Saint-Pierre, Saint-Port-Joli. Les paroissiens et l’église 1729-2004, Cap-Saint-Ignace, La Plume d’Oie, 2004, 127 p.
- Alexandre Paradis, Kamouraska 1674-1948, Québec, L’Action catholique, 1948, 394 p.
- Coll, À Saint-Pierre-du-Sud 1785-1985, Atelier Marquis ltée, Montmagny, 1985, 300 p.
- Archives de la Côte-du-Sud et du Collège de Sainte-Anne, Lettre de l’abbé Edmond Langevin au curé Charles-Édouard Poiré, 13 septembre 1849.
- Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies, Lettre du curé Dufour à Mgr Taschereau, 17 avril 1882.
- Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies, Adjudication d’un banc à Joseph-Marie Ouellet, 10 février 1822.
- Nous ne connaissons pas le nombre total ni les noms des morts qui furent transportés de l’ancienne église à la nouvelle.
- Ce comité était composé au départ d’Alain Pelletier, de Marc-André Rioux, de Pierrette Maurais, de Marcel Coulombe, de Marcel Létourneau, de Pierrette Chouinard, de Pierre Dionne, de Jacques Couture, de Nicole Bourgault et de Jean Simard. Réal Perron, Dominique Lalande, Micheline Pelletier, Léon Chouinard et Denis Castonguay s’y ajouteront par la suite.
BIBLIOGRAPHIE
Sources manuscrites et fonds d’archives
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Archives de la Côte-du-Sud et du Collège de Sainte-Anne, F 071. Tarif des sépultures approuvé par Mgr Signay pour l’église de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1838.
Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies. Lettre du curé Dufour à Mgr Taschereau, 17 avril 1882. Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies. Adjudication d’un banc à Joseph-Marie Ouellet, 10 février 1822.
Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies. Cahiers des comptes et délibérations des marguilliers de 1781 à 1978.
Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies. Registres des baptêmes, mariages et sépultures de 1750 à 1936.
Archives de la fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies. Cahiers des bancs de 1846 à 1859, 1863 à 1866, 1873 à 1892 et 1906 à 1933.
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