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Macro-Inventaire du patrimoine funéraire

Bernard Genest

Ethnologue

UN CHANGEMENT D’IDÉOLOGIE

Depuis toujours l’homme a eu recours à l’ensevelissement pour faire disparaître les cadavres. On en donne pour preuve des traces d’inhumation remontant d’aussi loin que la préhistoire. S’il est vrai que toutes les sociétés ont leurs pratiques funéraires qui cherchent à dérober à la vue la putréfaction des cadavres, l’individualisation des sépultures par la présence de monuments et l’usage d’enterrer ses morts dans un espace précis et bien délimité sont pourtant des phénomènes modernes. Pour le sémiologue Jean-Didier Urbain (URBAIN 1978), ce serait le désir de substituer à l’image du corps en décomposition, une image parfaite, immobile et permanente, qui aurait donné naissance au cimetière tel qu’on le connaît en Occident depuis quelque 200 ans. Des raisons d’hygiène, bien sûr, expliquent le besoin d’éloigner de la vue et de tout contact le pourrissement de la chair, mais c’est la recherche d’une forme d’immortalité qui expliquerait que le cimetière soit devenu le lieu d’exposition du désir d’ostentation-conservation de l’homme.

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, exception faite des aristocrates et des grands bourgeois, l’enfouissement des morts, en Europe, se faisait dans des fosses communes. Le monument funéraire constituait un privilège réservé à la naissance et à la fortune (ARIÈS 1977). En Nouvelle-France, où l’on enfouissait parfois les corps à l’intérieur même du périmètre délimité par les murs de I ’église, seuls les membres du clergé et les seigneurs y avaient droit de cité. Dès le XVIIIe siècle, toutefois, des espaces sont aménagés à proximité des églises pour l’inhumation des défunts. Au cours du XIXe siècle, alors que s’ouvrent de nouvelles paroisses, les habitants et les colons sont parfois ensevelis sous leurs bancs dans l’église, puis à l’intérieur d’un enclos réservé à cette fin. On marque alors le lieu d’enterrement par une croix de fer forgé ou une stèle de bois sculptée. Les notables, pour leur part, se feront ériger des monuments de plus en plus élaborés. En marbre, en grès, ou en granit, ces monuments constitueront parfois de véritables œuvres d’art et le cimetière sera souvent aménagé en jardin. Ainsi s’édifiera un patrimoine funéraire qui marquera le paysage des campagnes et des villes, et qui demeure à ce jour une réalité prégnante de I ’environnement.

Pour donner à l’existence une forme de prolongement, l’homme moderne a donc inventé ce « lieu privilégié où s’étale un système de symboles destiné à masquer le non-sens de la mort, le néant de l’après-mort » (THOMAS 1979). Mais voilà que s’instaurent de nouvelles pratiques qui semblent peu compatibles avec l’idéologie de la conservation qui, jusqu’à récemment encore, incitait les vivants à laisser des traces de leur passage sur terre par l’édification d’un monument destiné à perpétuer leur souvenir. La crémation est sans doute la solution logique au problème que pose la nécessité de disposer des corps. Le procédé n’est pas nouveau puisque de nombreuses civilisations à travers le monde y ont recours pour disposer de leurs morts. Phénomène social et culturel, la crémation était toutefois peu populaire en Occident. Le fait que cette pratique se répande désormais partout démontre un profond changement d’attitude de l’homme face à la mort. Et ce changement d’attitude n’est certainement pas étranger au fait que les cimetières soient peu à peu délaissés. Puisqu’il n’y a plus de cadavre, la nécessité de le cacher à la réalité de la vue est superflue. Puisqu’il n’y a plus de corps, le désir de le somatiser à travers une matière imputrescible est également moins évident. On évoque des raisons économiques, une meilleure gestion des espaces, mais les causes profondes sont peut-être davantage d’ordre métaphysique que pratique.

Par ailleurs, le mode de gestion des cimetières, particulièrement celui des cimetières catholiques romains, évolue rapidement. La baisse de fréquentation des églises, les coûts reliés à l’entretien des cimetières, le transfert de certaines responsabilités de l’Église à des corporations privées dont, dans certains cas, celle de l’administration des cimetières, sont autant de facteurs qui remettent en question des valeurs qu’on croyait acquises pour toujours. La tranquille assurance que nos morts atteignaient une forme d’immortalité en pénétrant dans le cimetière tend à disparaître peu à peu. On s’inquiète d’interventions qui mettent en péril le patrimoine funéraire. On donne pour exemples des cimetières abandonnés et parfois ravagés par les bulldozers, des monuments jetés au dépotoir, des familles dépossédées de leurs lots, des vols et des profanations. Plusieurs intervenants des milieux associatifs et de la recherche témoignent d’un sentiment d’urgence devant cette menace de dépossession d’un patrimoine que les autorités civiles et religieuses semblent parfois négliger. Ce sentiment de perte est sans doute légitime et justifié, la menace réelle, mais il importe d’en évaluer la portée et d’en mesurer l’étendue. Ce n’est pas d’hier, en effet, que les cimetières subissent toutes sortes d’assauts. Ce n’est pas d’hier que l’on fait du ménage dans les cimetières, qu’on tente de les niveler pour en faire des lieux parfaitement aseptisés, dépouillés du mobilier et des aménagements paysagers qui autrefois les caractérisaient et en faisaient de vastes parcs consacrés à la mémoire et au souvenir.

Aucun inventaire systématique ne permet jusqu’à maintenant de poser un diagnostic sur l’état actuel des cimetières au Québec. Les études sont ponctuelles, ciblées en fonction des besoins immédiats et la connaissance demeure fragmentaire pour l’ensemble du territoire québécois. Il existe pourtant un instrument qui, sans être par fait ni vraiment systématique, peut se révéler fort intéressant pour une lecture globale du phénomène. Cet instrument, c’est le macro-inventaire du patrimoine. Bien que vieillissant (il a été réalisé entre les années 1976 et 1982), le macro-inventaire demeure un outil aux possibilités multiples qui devrait être utile, tant pour mesurer l’impact du changement d’attitude des Québécois face à la mort que pour entreprendre des études générales ou détaillées sur l’un ou l’autre aspect relié à la thématique.

LE MACRO-INVENTAIRE : UN OUTIL DE PROSPECTION ET DE PLANIFICATION

Le macro-inventaire1 est une opération d’envergure entreprise à la fin des années 1970 dans le but de produire une image globale et synthétique du patrimoine des Québécois. Conduite à l’intérieur de délais très courts (environ 5 ans), l’opération visait à constituer un échantillonnage complet des principaux éléments du patrimoine plutôt que l’approfondissement d’aspects particuliers. Comprenant cinq volets (la photographie aérienne, l’analyse du paysage architectural, l’inventaire ethnologique, la synthèse historique, les églises et œuvres d’art), le macro-inventaire constitue un fonds documentaire pouvant servir à toutes sortes de fins. Outil de prospection et de planification, il devait à l’origine conduire à des études plus poussées. Si bien peu de ces études furent réalisées, le macro-inventaire n’en fut pas moins très utile. En effet, dans le cadre de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (1979), il s’avéra indispensable à la préparation des schémas d’aménagement. Il fut également très utilisé pour prévenir et minimiser les impacts environnementaux de grands projets et pour faciliter l’évaluation et la hiérarchisation de biens patrimoniaux et l’attribution de statuts juridiques.

Il s’agit d’une banque de données visuelles et documentaires constituée de quelque 300 000 photographies aériennes et d’autant de photographies prises au sol, de milliers d’informations colligées sur le terrain, transcrites et regroupées à l’intérieur de cahiers synthèses, sans compter un nombre incalculable de cartes. L’opération s’étant terminée au début des années 1980, il est évident que l’instrument a vieilli. Est-il dépassé pour autant ? Sans doute pas. Bien que plusieurs éléments relevés au cours des années 1976 à 1982 soient aujourd’hui disparus, dans l’ensemble, les changements touchant les cimetières (mouvements, réaménagements, déplacements) demeurent relativement peu nombreux, surtout dans les parties anciennes. Une actualisation des données serait sans doute nécessaire dans certains cas, mais le macro-inventaire demeure, en dépit de son âge, le meilleur outil pour dresser un portrait général des cimetières du Québec. En plus de nous fournir un portrait sans doute incomplet mais relativement fiable de l’état des cimetières il y a 30 ans, l’outil devrait nous aider à mesurer l’ampleur des interventions qui ont été faites pendant cette période, à évaluer l’étendue des pertes, à identifier les zones sensibles et à prévoir les bouleversements à venir. Le macro-inventaire peut également servir à mieux comprendre et définir le phénomène. Il contient de nombreuses informations relatives à l’objet funéraire, mais aussi pour tout ce qui concerne l’organisation des cimetières (aménagement physique et paysager), à leur localisation, leur distribution sur le territoire, leur nombre et leur ancienneté. Sa consultation pourrait servir, par exemple, à dresser une typologie des cimetières et à établir les critères permettant de les hiérarchiser.

LES DIFFÉRENTS VOLETS DU MACRO-INVENTAIRE

Le corpus permet des lectures différentes selon qu’on se réfère à l’un ou à l’autre des volets du macro-inventaire. Quatre volets sont particulièrement susceptibles de contenir des renseignements sur le patrimoine funéraire : la photographie aérienne, l’analyse du paysage architectural, l’inventaire ethnologique et la synthèse historique. Chacun de ces volets apporte un niveau d’information différent et complémentaire. Le volet « églises et œuvres d’art » ne fournit d’informations que sur l’église elle-même en tant qu’ouvrage d’architecture et sur son contenu, décor intérieur, mobilier et objets liturgiques. Il n’a par conséquent pas été retenu dans le cadre du présent exercice.

La photographie aérienne

La photographie aérienne 2 demeure l’approche la plus novatrice du macro-inventaire. La méthode se résume comme suit : des spécialistes en architecture ayant recours à un avion volant à basse altitude (environ 300 mètres) ont photo graphié les principaux éléments du patrimoine des villes, des villages et de la campagne, au moyen de caméras 35 mm et de téléobjectifs. D’une façon générale, les vues d’ensemble révèlent la configuration géographique des municipalités, puis des vues plus rapprochées, par segments, au cœur des villages par exemple, livrent des informations beaucoup plus précises. Parfois, surtout en milieu rural, les prises de vue peuvent même isoler un élément (ou un groupe d’éléments) de son ensemble, permettant une lecture très fine et détaillée de celui-ci. D’autres prises de vue permettent de juger des rapports internes entre les contraintes géographiques et les modes d’implantation. C’est dire que la photographie aérienne permet une analyse du patrimoine funéraire qui peut être à la fois globale et particulière. La photographie aérienne permet ainsi de situer un cimetière par rapport au village (au cœur du village, en périphérie, en dehors de ses limites) et de localiser les aménagements et les éléments architecturaux qui délimitent et meublent l’enclos funéraire : muret, portail, charnier, caveaux, calvaire, etc. Prises à basse altitude, ces photos permettent de distinguer les parties les plus anciennes du cimetière, les aménagements plus récents, l’organisation et l’orientation des monuments. La couverture aérienne apporte aussi des éléments de connaissance qu’aucun repérage au sol ne saurait rendre de façon aussi systématique et synthétique.

Le cimetière de Sainte-Marie. Inventaire aérien, comté de Beauce Photo P. Lahoud et P. Bureau, nég. 81.717.20A(35)
L’analyse du paysage architectural

L’analyse du paysage architectural fournit une autre lecture du terrain. Plus sélective que la photographie aérienne, la méthode ne couvre qu’une partie des municipalités du Québec. En effet, seuls les villages et les villes qui présentaient d’importantes concentrations de bâtiments anciens ont fait l’objet de relevés. L’étude rend compte du type d’implantation ainsi que de l’adaptation du bâti aux contraintes posées par le milieu géophysique. Dans certains cas, des relevés au sol, des esquisses, croquis, plans, photos, permettent de comprendre comment s’est développé le noyau des villes et des villages et livrent de nombreuses informations sur la situation du cimetière. Sa position, à l’intérieur de l’enclos paroissial ou en périphérie, son orientation par rapport aux points cardinaux, son insertion dans la trame urbaine, sont autant de détails qu’il est possible de relever.

L’inventaire ethnologique

Les rapports synthèses et les cahiers de terrain de l’inventaire ethnologique fournissent des informations d’un autre ordre. La méthode développée pour identifier les différents éléments qui composent le patrimoine ethnologique reposait essentiellement sur des repères visuels inscrits dans le paysage. Le cimetière et les monuments qu’il renferme font partie des éléments qui ont été relevés. En principe, tous les cimetières, petits et grands, familiaux ou communautaires, ont été non seulement localisés, mais souvent arpentés, c’est-à-dire parcourus allée par allée. Les recherchistes observaient et documentaient la forme des monuments, la nature du matériau utilisé, les motifs représentés, transcrivant même le texte des épitaphes. Bien entendu, toutes les pierres tombales n’ont pas fait l’objet d’une telle attention, mais seulement celles qui semblaient particulièrement significatives en raison de leur récurrence ou de leur unicité. Les pierres tombales récentes, on le sait, sont presque toujours taillées dans le granit. Elles s’alignent dans un ordre parfait de symétrie, et leur message est le plus souvent stéréotypé. Dans les cimetières anciens, la grammaire des formes et des motifs est souvent riche et les matériaux, bois, fer, pierre, sont fort variés. Le choix du matériau se fait toutefois le plus souvent en fonction des ressources présentes dans l’environnement immédiat. Le répertoire des motifs, pour sa part, est aussi souvent associé à des contextes socioéconomiques. La pratique de certains métiers, l’appartenance à une confession religieuse, à une association ou à un groupe ethnique, et parfois même l’exercice de pratiques ludiques ou esthétiques, contribuent à l’enrichis se ment de ce répertoire. Les cimetières et les monuments répondant à des critères tels que l’ancienneté, l’originalité structurale ou formelle, la qualité iconographique et scripturale, ont davantage retenu l’attention que les cimetières situés en périphérie des villes et des villages où les monuments sont souvent de facture industrielle et sans grande originalité. Plusieurs milliers de monuments funéraires, depuis la simple croix de bois jusqu’à l’imposant mausolée familial, en passant par les stèles de marbre et de fonte, ont donc été relevés et documentés. Comme il s’agit de relevés sélectifs, il est donc impossible d’extraire des statistiques précises de cet inventaire. Par contre, jusqu’à ce qu’un inventaire systématique soit entrepris – en supposant qu’un tel exercice soit possible – l’inventaire ethnologique constitue une source documentaire de toute première importance pour l’étude du monument funéraire.

Deschambault. Le site de l’église et du cimetière se caractérise par sa position élevée sur le bord du Saint-Laurent. Analyse du paysage architectural du comté de Portneuf.
La synthèse historique
Cimetière d’Hébertville-Station. Par désir d’ostentation-conservation, Polycarpe Moreau, artisan tailleur de la pierre, s’est représenté dans ses vêtements de travail.

Aux données contenues dans ces trois volets du macro-inventaire, il faut ajouter celles des synthèses historiques. La démarche poursuivie lors de la préparation des rapports du volet historique n’est sans doute pas la plus originale puisqu’il s’agit principalement de listes chronologiques et de tableaux synthèses réalisés à partir de sources déjà connues et publiées : monographies paroissiales, articles, études générales. Ces données retracent toutefois l’évolution historique, sociale et culturelle de chacune des municipalités du Québec et, en ce sens, elles permettent de mettre en contexte les informations tirées des autres volets. Prenons par exemple une stèle dressée à la mémoire de Martin Rice, de Riceburg dans le comté municipal 3 de Brome. Au moment de relever une pierre sur laquelle apparaissait une enclume, les recherchistes se sont interrogés sur le symbolisme de cette représentation. La consultation du rapport historique du même comté allait fournir la réponse à la question. Martin Rice, dont le nom est à l’origine de la toponymie du lieu, était maître de forge de son métier, d’où la présence de l’enclume sur sa pierre tombale. Un usage répandu dans plusieurs régions du Québec.

C’est tout le Québec, sauf quelques rares exceptions, qui a ainsi été couvert par le macro-inventaire. Cela signifie que les cimetières de chacun des villages 4 ou de chacune des paroisses ont au moins été repérés et visités. Seuls les cimetières de Montréal et de Québec ont été exclus, parce que trop denses et trop étendus. Cette présentation descriptive du macro-inventaire rend compte de la nature et de la qualité des informations qu’on peut en tirer.

Personne n’a toutefois encore mesuré l’étendue de cette masse documentaire dont l’importance constitue sans doute le principal obstacle à son analyse. Par ailleurs, le macro-inventaire ne peut livrer davantage que ce pourquoi il a été conçu, c’est-à-dire présenter une vue, non pas superficielle, mais générale du patrimoine québécois et de ses principales composantes. Quel que soit l’angle par lequel on voudrait approfondir la connaissance du phénomène, cette vue d’ensemble demeure essentielle à l’élaboration de stratégies d’intervention. Elle devrait fournir les informations nécessaires à l’évaluation des potentiels, à l’élaboration de projets de recherche, de même qu’à la construction d’un argumentaire pour sensibiliser la population et les différentes autorités administratives à l’importance du patrimoine funéraire au Québec.

UN CAS TYPE : PORTNEUF ET SES CIMETIÈRES

Ce serait, bien sûr, une tâche colossale que de parcourir l’ensemble du macro-inventaire pour en extraire les nombreuses informations relatives aux cimetières. L’exercice qui suit n’a d’autres prétentions que d’illustrer à partir d’un exemple quels genres d’informations il est possible de tirer du macro-inventaire d’un comté, celui de Portneuf dans la région de Québec. Les rapports synthèses des différents volets ont été parcourus en tenant compte de certaines variables : l’histoire sociale et économique du comté, le nombre de cimetières visités, leur ancienneté relative, leur situation par rapport aux villages, la nature des aménagements physiques et paysagers, les récurrences architecturales, la grammaire des formes et des motifs, les matériaux utilisés et l’état général de conservation du patrimoine funéraire.

Des réponses ont pu être apportées à la plupart des questions posées. Mais le macro-inventaire n’a pas que des qualités, il a aussi ses limites, sinon ses défauts. On constate, par exemple, une grande disparité entre les rapports, tant d’un volet à l’autre qu’à l’intérieur d’un même volet. Sur le plan méthodologique, la complémentarité des approches n’est pas toujours évidente. Dans certains cas, la démarche se voulait objective à défaut d’être systématique (la photographie aérienne par exemple), alors que dans d’autres, elle était plutôt le résultat d’un cheminement analytique (l’analyse du paysage). D’autre part, le nombre et la provenance des collaborateurs, issus de milieux aussi différents que I’entreprise privée et l’université, ont pu influer sur l’établissement des standards de qualité. Dans certains cas, les rapports sont étoffés et détaillés alors que dans d’autres ils demeurent sommaires. Les contraintes de terrain ont parfois grandement perturbé les travaux d’enquête. Lors de I’inventaire aérien, les conditions climatiques, par exemple, comptaient pour beaucoup dans le résultat des opérations. En été, le couvert végétaI a parfois été un obstacle à la lisibilité des lieux. L’hiver, la neige rendait plus difficile encore le repérage de certains éléments au sol. Compte tenu des délais prescrits, l’opération devait pourtant se poursuivre tout au long de l’année. Le macro-inventaire du comté de Portneuf ne fait pas exception à la règle. Certains volets n’ont pas vraiment répondu aux attentes (c’est le cas de l’inventaire ethnologique habituellement riche d’informations sur les cimetières), alors que d’autres (dont l’inventaire aérien) ont fourni l’essentiel des informations permettant de dresser un certain portrait des cimetières du comté.

L’exemple apporté ici est sans doute assez représentatif, dans son ensemble, de ce qu’on peut s’attendre à trouver dans les rapports. Les faiblesses d’un rapport sont souvent compensées par la rigueur d’un autre, bien qu’il arrive aussi que certains territoires aient été moins bien « cou – verts » que d’autres. Voyons ce que cela donne pour le comté de Portneuf.

Pierre tombale de Martin Rice, maître de forge décédé en 1854 à Riceburg (Stanbridge). Macro-inventaire ethnologique du comté de Missisquoi, nég. 79.1242.3(35).

Le processus d’implantation des paroisses dans le comté a suivi le même modèle que pour la plupart des comtés du bassin du Saint-Laurent. Des seigneuries établies sur les rives du fleuve, aux XVIIe et XVIIIe siècles, forment les premières paroisses. Au cours du XIXe siècle, ces paroisses donnent naissance à d’autres, situées un peu plus à l’intérieur des terres. Ces dernières se scinderont elles-mêmes à nouveau vers la fin du XIXe et au début du

XXe siècle. Lors du macro-inventaire, on dénombrait 39 villes et villages dans le comté, et un nombre à peu près égal de paroisses et de cimetières. S’il est évidemment impossible d’élaborer une typologie générale des cimetières à partir d’un échantillonnage aussi restreint que celui d’un comté, il est au moins possible d’y faire certaines observations. Ainsi, il semble assez évident, après une première lecture des documents, qu’il existe un lien entre l’ancienneté des cimetières, leur situation géographique (sur les rives du Saint-Laurent ou à l’intérieur des terres) et la forme que prend leur aménagement.

Les cimetières des paroisses les plus anciennes, dont Cap-Santé (vers 1640), Saint-Augustin-de-Desmaures (vers 1656-1660), Saint-Charles-des-Grondines (1680), Saint-Joseph-de-Deschambault (vers 1680), Les Écureuils (avant 1742), sont pour la plupart situés en plein centre du village et à proximité de l’église, leur périmètre étant délimité par un muret ou une clôture formant ce que l’on appelle « l’enclos paroissial ». À Saint-Augustin-de-Desmaures, l’église et une concentration importante de bâtiments institutionnels créent une véritable place au cœur de la municipalité. Avec son muret de pierres, ses portails, ses allées et son couvert végétal, le cimetière contribue largement à créer cet effet. Situés dans l’axe de la route nationale, le cimetière et les bâtiments qui l’entourent constituent le point de convergence du village. À Deschambault, il n’y a pas véritablement d’enclos, mais le cimetière est délimité par un muret et il fait également partie d’un site com prenant l’église, un ancien presbytère, le presbytère actuel et un couvent. L’ensemble se caractérise par la qualité architecturale des bâtiments et par une remarquable percée sur le fleuve. Situé juste en face de l’église, le cimetière compte environ 300 monuments dont plusieurs obélisques 5 nettement visibles sur les photographies aériennes. Bien qu’il soit situé en dehors de l’axe routier principal, le site de Deschambault forme lui aussi le noyau principal du village. Le cimetière de Cap-Santé occupe également une position stratégique dans le village. Remarquablement bien aménagé et contenant plusieurs monuments anciens, il est délimité à l’est par l’église, au sud par le presbytère et par la route qui mène au quai, à l’ouest par un alignement de bâtiments traditionnels et, au nord, par des commerces. La disposition concentrique des bâtiments ferme l’espace et renforce le caractère intime de l’endroit qui offre d’intéressants points de vue sur le fleuve. Ce sont là des exemples de cimetières parfaitement intégrés à leur village. Ce modèle de cimetière se rencontre fréquemment dans les vieilles paroisses qui bordent le Saint-Laurent, mais on le retrouve aussi dans des paroisses situées un peu plus à l’intérieur des terres, comme à Saint-Marc-des-Carrières (1901) ou à Sainte-Jeanne-de-Pont-Rouge (1911).

Un second modèle fréquemment rencontré dans le comté semble correspondre à des paroisses issues d’une deuxième phase d’implantation. Le cimetière de Portneuf (1861) est représentatif de ces cimetières situés en périphérie des villes et villages. Rien ne le particularise, si ce n’est la présence d’un calvaire de bois (attribué à Louis Jobin) placé sous édicule. Aucun aménagement, aucun muret, aucune clôture ne l’entoure. La photographie aérienne ne laisse voir que des alignements d’obélisques taillés dans le granit. Il est enchâssé dans un écrin de verdure qui délimite son périmètre.

D’autres modèles de cimetières pourraient correspondre à une troisième phase d’implantation dans des paroisses dites «de colonisation ». Des colons, attirés par les ressources forestières de la région et le commerce du bois, s’installent dans le comté au cours du XIXe siècle. Le macro-inventaire historique mentionne qu’en 1880, par exemple, on procédait à la construction d’une petite église à Holesboro, un bourg situé un peu au nord du village de Portneuf. Les photographies aériennes révèlent la présence d’une petite chapelle entourée d’un cimetière. Ce cimetière est délimité en façade par un muret et par une clôture métallique sur les autres côtés. Des bosquets d’arbrisseaux sont dispersés çà et là sur le terrain. Ce type d’aménagement incluant chapelle et cimetière est souvent associé à la présence de communautés anglophones. Sainte-Catherine, dont l’érection canonique remonte à 1824, fut développée par des anglophones d’origine irlandaise mais son cimetière actuel, regroupant en grande partie les sépultures de catholiques francophones, n’évoque aucunement l’origine de la paroisse. La municipalité renferme un second cimetière regroupant quelque 120 monuments qui s’alignent dans un ordre parfait de symétrie. Tous identiques, ces monuments sont taillés dans le granit et représentent des croix posées sur un socle. Les cimetières de communautés religieuses se caractérisent souvent par un plan d’aménagement qui souligne l’égalité des religieux et des religieuses dans la mort comme dans la vie.

L’inventaire ethnologique du comté donne peu d’informations sur les monuments, ce qui est inhabituel pour ce volet. Les informations qu’on a pu tirer de la consultation des différents rapports proviennent pour l’essentiel de la photographie aérienne. Ce qui, par ailleurs, illustre bien le niveau d’informations qu’il est possible d’extraire d’un examen attentif des photographies aériennes prises à basse altitude et en oblique. Une vue perpendiculaire ne livrerait évidemment pas ce genre d’informations. Ainsi on remarque que le granit a beaucoup été utilisé dans la fabrication des monuments. Rien d’étonnant à cela puisque le comté est réputé pour ses carrières de pierre (principalement situées à Saint-Marc-des-Carrières et à Rivière-à-Pierre). En plus de trouver le matériau sur place, la région pouvait aussi compter sur un nombre important de travailleurs spécialisés, du moins en matière d’extraction et de préparation du matériau. Assez curieusement cependant, le répertoire des formes et des motifs n’est pas très riche, contrairement à d’autres régions de production du granit, comme dans les Cantons-de l’Est (particulièrement à Stanstead et Rock-Island) où l’importance et la richesse des monuments témoignent de la dextérité des artisans qui les ont fabriqués. On y décèle une maîtrise certaine des techniques de taille et de sculpture 6. Par ailleurs, bien que les cimetières de Portneuf, de Saint-Léonard et de Cap-Santé renferment quelques belles croix de fer forgé, ce matériau ne semble pas être très répandu. Pas plus que le bois d’ailleurs, en dépit du fait que le comté compte de nombreuses scieries 7.

La place de l’église à Saint-Augustin-de-Desmaures. Analyse du paysage architectural du comté de Portneuf

Le macro-inventaire du comté de Portneuf fournit aussi des informations sur les cimetières de Saint-Gilbert, Saint-Basile, Saint-Raymond, Saint-Alban, Saint-Ubalde, Notre-Dame-des-Anges, Rivière-à- Pierre, Sainte-Christine, Saint-Rémi, Saint-Léonard, Saint-Thuribe, Montauban, Neuville et Donnacona. Aucun cimetière n’a cependant été relevé à Fossambault-sur-le-Lac (1949), non plus qu’à Lac- Saint-Joseph (un centre de villégiature datant de 1936) ou à Shannon (1947). Un examen attentif des données relatives à chacune de ces municipalités fournirait sans doute un complément d’informations sur le patrimoine funéraire du comté.

Église et cimetière à Saint-Augustin-de-Desmaures Inventaire aérien, comté de Portneuf. Photo P. Lahoud et P. Bureau, nég. 78.1622.8 (35)

Une lecture rapide des rapports de chacun des volets nous permet de conclure que les cimetières du comté de Portneuf sont révélateurs de son évolution historique. On y décèle nettement les grandes phases d’implantation. Dans la première, la plus ancienne, les cimetières font partie intégrante du noyau institutionnel des villages implantés le long du Saint-Laurent. Bien intégrés dans le paysage architectural, ces cimetières témoignent du caractère rural mais prospère du comté. Les cimetières de cette première phase d’occupation (XVIIe et XVIIIe siècles) renferment des éléments architecturaux, murets, portails et monuments, qui sont une bonne indication de l’aisance des occupants. La deuxième phase (XIXe siècle moins les deux dernières décades) se caractérise par des cimetières situés en périphérie des villes et des villages. Leur aménagement se réduit à l’essentiel et l’alignement des pierres reflète davantage un souci d’ordre et de simplicité qu’une recherche de l’esthétique et de la diversité formelle des monuments. Une troisième phase d’occupation (fin du XIXe et début du XXe siècle) est nettement perceptible dans les paroisses dites de colonisation. Les cimetières y sont aménagés autour de petites chapelles qui rappellent la présence de communautés anglophones attirées par la perspective de trouver de l’emploi dans le secteur forestier. L’ordonnance des monuments et la symétrie parfaite des alignements de quelques autres petits cimetières, dépouillés de toute recherche ostentatoire, rappellent aussi la présence de communautés religieuses dans le comté.

Seul le phénomène (plutôt récent) de la villégiature (Lac-Saint-Joseph, Shannon) échappe au culte des morts bien qu’il se peut qu’un monument ou deux témoignent d’une noyade ou d’un attachement particulier pour un site. Lieux de mémoire, les cimetières sont aussi des lieux de conservation d’un patrimoine architectural et artistique. Mais qu’ils soient particulièrement riches en œuvres d’art ou, au contraire, modestes et dépourvus d’ouvrages remarquables, ils témoignent tous de l’évolution des villes ou des villages qui les renferment. Plusieurs raisons militent en faveur de leur conservation : l’une de ces raisons est qu’ils sont comme des livres ouverts sur l’histoire sociale et économique des régions.

Chapelle et cimetière à Notre-Dame-de-Portneuf Inventaire aérien, comté de Portneuf. Photo P. Lahoud et P. Bureau, nég. 79.1345.10A(35)
L’ÉTAT DES LIEUX

« Les cimetières s’en vont chez le diable » titrait récemment un article du journal Le Devoir 8.

Comme tous les patrimoines, le funéraire est sujet à des bouleversements. Longtemps considéré comme un espace sacré et inviolable, des pressions économiques et un changement de mentalité menacent aujourd’hui son intégrité. La situation est-elle aussi critique que le dénoncent certains ? C’est à voir. Mais la menace est bien réelle. Depuis quelques années, des études, des inventaires, des interventions de restauration et de mise en valeur ont été réalisés en réponse aux inquiétudes de ceux qui se sont donné pour tâche d’agir comme gardiens du patrimoine funéraire 9. Plusieurs de ces travaux ont été réalisés par ces mêmes groupes de pression. Des colloques ont regroupé des spécialistes provenant du milieu universitaire, de l’entreprise privée (gestionnaires d’entreprises funéraires et de cimetières, fabricants de monuments), et des organismes gouverne men taux. Des projets, jusqu’à maintenant sans lendemain, ont été formulés pour réaliser un inventaire général et systématique. Pour le moment, l’instrument le plus global que nous possédions demeure le macro-inventaire du patrimoine québécois. Il y a plusieurs années, Jean Simard, alors professeur d’ethnologie à l’Université Laval, avait entrepris d’étudier les lieux de culte populaire au Québec : chapelles de procession, sanctuaires de pèlerinage, reposoirs, niches et statues, croix de chemin et calvaires. Pour ce faire, il avait d’abord formé une petite équipe de chercheurs chargés de dépouiller de façon systématique les différents rapports du macro-inventaire. L’exercice s’était révélé efficace pour dresser la carte des signes du sacré dans le paysage québécois 10. Le modèle pourrait être appliqué aux cimetières. Bien sûr, pour rendre un portrait fidèle du patrimoine funéraire d’aujourd’hui, l’outil devrait être actualisé et par endroits complété. Mais même en considérant ses défauts, il n’en permettrait pas moins de dresser la cartographie des cimetières du Québec, de les caractériser sur le plan de leur aménagement physique et paysager, de les dater, d’en estimer l’importance quantitative et qualitative et de procéder à une première tentative de hiérarchisation. Bref, l’outil pourrait servir de base à l’établissement d’un premier état des lieux.

Cimetière de communauté religieuse à Sainte-Catherine Inventaire aérien, comté de Portneuf. Photo P. Lahoud et P. Bureau, nég. 79.1936.18(35)

Note (1)

Ce texte fait partie d’une série d’articles de notre grand dossier « Cimetières, patrimoine pour les vivants » tiré du livre du même titre par Jean Simard et François Brault publié en 2008.

Notes (2)

Ce texte est une version remaniée d’une conférence prononcée en octobre 1997 dans le cadre d’un colloque organisé par l’Écomusée de l’Au-Delà et ayant pour thème « Le patrimoine de nos cimetières : s’entendre pour agir ».

  1. Plusieurs textes, articles de journaux, conférences publiques, rapports internes, ont été produits sur le macro-inventaire. Ces documents ne sont pas toujours facilement accessibles. Nous suggérons à ceux qui voudraient en savoir davantage sur le sujet un ouvrage produit par le ministère des Affaires culturelles à Québec en 1985, Le macro-inventaire du patrimoine québécois (150 p.) et un article paru dans un collectif : Bernard GENEST, «Le Macro-inventaire du patrimoine québécois : un modèle pour l’Ontario français ? » dans Jean-Pierre PICHETTE (dir.), L’œuvre de Germain Lemieux, s.j. Bilan de l’ethnologie en Ontario français, Sudbury, Centre franco-ontarien de folklore et Prise de parole, 1993, 529 p.

 

  1. Lors d’une conférence présentée à la Sorbonne le 12 mai 1987 et intitulée « Le Macro-inventaire du patrimoine québécois, un programme ambitieux mais nécessaire », Pierre

Lahoud, du ministère de la Culture et des Communications du Québec, expliquait en détail la méthode développée par lui et son collègue Pierre Bureau pour photographier du haut des airs, à basse altitude et en oblique, comté par comté, village par village et rang par rang, le patrimoine architectural et industriel (activités halieutiques, agricoles, minières, etc.) de l’ensemble du territoire habité du Québec. Le texte de cette conférence n’a malheureusement pas été publié.

 

  1. Ancienne subdivision du territoire à des fins administratives, le comté municipal a été remplacé à partir de 1979 par la municipalité régionale de comté (MRC).

 

  1. Le Québec comptait près de 1 600 municipalités au moment où fut réalisé le macro-inventaire. On pourrait avancer que le territoire québécois comptait pour le moins tout autant de cimetières et probablement beaucoup plus, une même municipalité pouvant renfermer dans ses limites deux, trois et parfois davantage de cimetières, selon l’appartenance religieuse des communautés.

 

  1. L’obélisque est une pierre habituellement monolithe de forme quadrangulaire qui pointe vers le ciel. Dans l’Égypte ancienne, l’obélisque était un symbole solaire, sa fonction étant de capter les rayons du soleil.

 

  1. Les témoignages recueillis dans le cadre du macro-inventaire du comté de Stanstead laissent entendre que beaucoup de ces travailleurs spécialisés étaient d’origine italienne. Voir aussi Bernard GENEST, « Le comté de Stanstead : approche ethnologique », dans René BOUCHARD, direction, La vie quotidienne au Québec, Histoire, métiers, techniques et traditions, Mélanges à la mémoire de Robert-Lionel Séguin, Québec, Presses de l’Université du Québec, 1983, 395 p.

 

  1. Il faut toutefois se rappeler que si le bois et le fer étaient fréquemment utilisés par les artisans menuisiers et forgerons d’autrefois pour fabriquer les monuments de leurs concitoyens décédés, très peu de ces ouvrages, souvent remarquables, ont survécu. Victimes de « grands ménages », devenus obsolètes parce qu’abandonnés par les familles qui en principe devaient assurer la pérennité du lot, ces ouvrages sont disparus des cimetières souvent bien longtemps avant qu’on les considère comme objets du patrimoine. Il existe des exceptions, comme à l’Anse-Saint-Jean au Saguenay et à Saint-Rémi-de-Napierville en Montérégie. Voir à ce sujet René BOUCHARD et Bernard GENEST, Saint-Rémi-de-Napierville, Les croix en fer forgé du cimetière, Québec, ministère des Affaires culturelles, (coll. Dossier, no 41) 1979, 98 p.

 

  1. Caroline MONTPETIT, « Les cimetières s’en vont chez le diable », Le Devoir, 17 juillet 2007.

 

  1. Signalons au passage deux études marquantes produites par la Commission des biens culturels du Québec : Lorraine Guay, L’évolution de la typologie des cimetières en Occident judéo-chrétien du Moyen Âge à nos jours, Commission des biens culturels du Québec, 204, 51 p.; Patrice Groulx, Le cimetière patrimonial : un cadre de référence, Commission des biens culturels du Québec, 2004, 24 p.

 

  1. Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication synthèse. Voir Jean SIMARD, L’art religieux des routes du Québec, Québec, Les Publications du Québec (coll. Patrimoines,

Lieux et Traditions, no 6), 1995, 56 p.

BIBLIOGRAPHIE

ARIÈS, Philippe, L’homme et la mort, Paris, Seuil, 1977, 642 p.

 

GENEST, Bernard, « Le macro-inventaire du patrimoine québécois : un modèle pour l’Ontario français », dans L’œuvre de Germain Lemieux, sj. Bilan de l’ethnologie en Ontario français, Sudbury, Centre franco-ontarien de folklore, 1993, p. 463 à 480.

 

GENEST, Bernard, «Réflexion méthodologique sur un corpus d’objets funéraires », dans LACROIX, Benoît et Jean SIMARD, Religion populaire, religion de clercs ?, IQRC, coll. Culture populaire no 2, 1984, p. 339 à 363.

 

« Macro-inventaire, comté de Portneuf, Analyse du paysage architectural », document manuscrit, 1980, 169 p.

 

« Macro-inventaire, Couverture aérienne, comté de Portneuf », 1978, 45 albums photos.

 

« Macro-inventaire, rapport historique du comté de Portneuf », document manuscrit, 1980, 265 p.

 

« Macro-inventaire, rapport synthèse (ethnologie) du comté de Portneuf », document manuscrit, s.d., 117 p.

 

« Répertoire des biens culturels et arrondissements du Québec », Québec, ministère de la Culture et des Communications, 1997, 353 p.

 

THOMAS, Louis-Vincent, Civilisation et divagation, mort, fantasmes, science-fiction, Paris, Payot, 1979, p. 98.

 

URBAIN, Jean-Didier, La Société de conservation, étude sémiologique des cimetières d’Occident, Paris, Payot, 1978,

476 p.

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