Restauratrice et éditrice en chef de l'Écomusée du Patrimoine
Un 25e anniversaire célébré en grande pompe!
Le dimanche 5 novembre dernier, une cinquantaine de collaborateurs et supporteurs assidus de la Fédération Écomusée de l’Au-Delà se sont donné rendez-vous à la Maison Smith, sur le mont Royal, pour célébrer le 25e anniversaire de l’organisme. De nombreuses allocutions accompagnées de diaporamas ont été prononcées, un buffet fut servi, pendant que le groupe mexicain SoNSuRyLuNa animait l’événement de musique thématique, contribuant ainsi à créer l’atmosphère festive de l’événement. Nancy Shaink, d’Arthabaska, une membre du « fan-club » de l’Écomusée, nous a présenté l’exposition Franchir le portail : découvrir l’art funéraire, ainsi qu’une conférence portant sur la valorisation de cet art au Centre-du-Québec. Par ailleurs, le Repos Saint-François-d’Assise, qui fêtait son 100e anniversaire en 2016, avait prêté cinq magnifiques panneaux d’exposition qui résumaient son histoire.
Discours de la présidente
En introduction, Louise Dusseault-Letocha, présidente de l’organisme depuis plus de cinq ans, a rendu hommage à son directeur et fondateur qui au fil des ans, a su s’entourer des meilleurs experts en matière de cimetières et qui plus est, a fidélisé cette brochette de savants, motivés et hautement qualifiés. Alain Tremblay a de plus, supervisé le regroupement de l’Écomusée de l’Au-Delà en 2008, puis sa fédération depuis 2010. Madame Dusseault-Letocha a souligné le travail soutenu et pugnace accompli par Alain, qui a permis de maintenir vivant et actif cet organisme sans but lucratif pendant 25 années. Il l’a fait reconnaître comme un acteur essentiel du domaine des cimetières. Cette tâche a été et demeure colossale dans le contexte d’une société laïque et oublieuse des rituels de deuil. Il n’a jamais hésité à interpeller les fautifs, à rappeler à l’ordre les décideurs et à réclamer l’attention des autorités compétentes pour sauvegarder ces lieux d’histoire et de patrimoine.
Les préoccupations actuelles de l’Écomusée de l’Au-Delà se portent en outre sur l’absence d’encadrement civil de la dispersion des cendres, ce qui peut mener à un manque de respect envers les restes mortels. En effet, dans la foulée de la laïcisation de notre société, le geste de dispersion des cendres n’a pas été repensé. Dans un mémoire récent, la Fédération soulevait ce problème auprès des pouvoirs publics.
Renouant avec le sens gréco-latin du koimeterion, lieu où on se repose, il faut défendre ces espaces de mémoire comme des sites où le geste paysager, en harmonie avec la nature, favorise un enrichissement de la pensée et permet la valorisation du stade ultime de la vie.
Présentation du directeur
Pour sa part, comme la fête marquait les 25 ans de l’Écomusée, son directeur a présenté un diaporama d’une centaine de photos qui relatait la fondation de l’organisme et présentait ses fondateurs (Jean Lachapelle, Denis Samson, Laval Letourneau, Frances Moyle et Marc Drouin) depuis l’inauguration de l’Écomusée, sous la présidence d’honneur de feu l’écologiste Pierre Dansereau. Les photos rappelaient les nombreux collaborateurs qui ont contribué à garder vivant le rêve de l’Écomusée de l’Au-Delà, de même que les expositions et les nombreux colloques savants organisés depuis sa fondation. Alain Tremblay a parlé avec beaucoup de fierté de la création, en 2010, du fonds Écomusée de l’Au-Delà pour le patrimoine funéraire du Québec. Il a tenu à remercier d’une façon particulière ses collaborateurs de longue date : Pierre Daveluy, secrétaire, doyen bénévole depuis la fondation de l’organisme, Jean Décarie, conseiller exceptionnel depuis près de 20 ans, Martin Boucher, actif au sein de l’Écomusée depuis plus de 15 ans, feu Pierre Mayrand, Jean Coderre, Réda Daoud Brixi, François Beaudin, Florent Plasse, Serge Coulombe, Guy Joron, Josée Riopel, Martin Robert et Gil Labescat. Alain se désola d’en passer plusieurs sous silence, la liste étant trop longue.
Les allocutions
Jean Décarie a parlé de sa première Rencontre avec Alain Tremblay en 1988 et de la bataille des mausolées. Martin Boucher, président de Patrimoine funéraire Montréal, avait préparé une présentation sur les Sépultures des maires de Montréal, pour le 375e de Montréal, une série de visites commentées au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, qui se tiendront en 2017. Danielle Shelton, de la Société littéraire de Laval et ancienne collaboratrice de l’Écomusée, a parlé des Lieux de mémoire littéraire. Mariana Castellanos fit son allocution sur La Fête des Morts, le patrimoine funéraire comme source de cohésion sociale. Anne-Marie Balac, archéologue, a parlé du Patrimoine archéologique funéraire. La présentation de Julien Des Ormeaux s’intitulait De la fosse aux fours, le parcours du travailleur. Ève L’Heureux, étudiante à l’université Laval et stagiaire à l’Écomusée en 2016, a présenté son Étude de faisabilité pour un musée funéraire. Hadjira Belkacem, présidente de Sépulture musulmane du Québec, a parlé de Mourir en terre d’accueil. Sylvain Gaudet, chercheur, a entretenu les participants sur Le monument aux victimes politiques de 1837-1838 au cimetière Notre-Dame-des-Neiges et le caveau funéraire Doutre-Dandurand. François Morrissette a discouru sur le thème Apprivoiser notre sœur la mort. Après une brève synthèse de ces allocutions dressée par Luce Des Aulniers, une discussion avec la salle s’est engagée.