
Anthropologue
Le défi d’une crémation plus écologique avait été lancé en 2015 par le directeur du Cimetière Saint-Charles à Québec, monsieur François Chapdelaine. En effet. la commande visait à créer un crématorium comparable aux installations européennes en ce qui a trait à la diminution du gaz naturel utilisé pour chaque crémation et à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce défi a été relevé avec brio par Construction Mausolée Carrier (CMC) et Industries Pyrox, fabricant de fours crématoires. Ce matin du 3 juin 2019, le vice-président de CMC, Carl Bernard, considérait que les firmes avaient tracé les grandes lignes de l’avenir de la crémation au Québec. Par conséquent, en novembre 2019, nous devrions avoir accès à un édifice de 4,000 pieds carrés comprenant trois fours crématoires des plus performants sur le plan écologique, une nouveauté au Québec. Mais le concept ne s’arrête pas là. Planidesign et son directeur Louis Quimper, de concert avec les ingénieurs et autres partenaires du futur crématorium, ont conçu une salle lumineuse pour accueillir les familles qui désirent être présentes au rituel d’adieu.
Plusieurs autres innovations sont au cœur de cette construction. Une chambre froide sera aménagée pour recevoir, 24 heures sur 24, jusqu’à 27 défunts. Le bâtiment sécurisé comprendra un garage sous-terrain beaucoup plus fonctionnel pour le travail des brancardiers. Une salle de mise en urne, un accès spacieux aux corbillards, une pièce lumineuse empreinte de sérénité pour les familles, un vestibule, des vestiaires et des sanitaires répondront à la demande accrue des personnes qui veulent accompagner leurs morts jusqu’au dernier instant vers l’autre monde. Qui plus est, après en avoir vérifié l’acceptabilité sociale avec la population, on pourrait même récupérer l’énergie dégagée par les fours pour la diffuser aux autres bâtiments du cimetière, dans une perspective de développement durable.
Nous serions malvenus de ne pas souligner le rapport de ce projet avec le souci manifesté par le Pape François pour l’environnement, ce que l’Abbé Pierre Gingras, président du Conseil d’administration de la compagnie du Cimetière Saint-Charles n’a pas manqué d’évoquer. De son côté, Monseigneur Marc Pelchat, visiteur diocésain des cimetières, a rappelé la position de Vatican II sur le progrès, invitant les croyants à participer à l’organisation des échanges des biens et services rendus à la famille humaine dans un esprit chrétien. Le vœu du Pape actuel de prendre soin de la création rejoignait ainsi de belle façon l’autorisation de la crémation accordée par l’église en 1962. Une première pelletée de terre mémorable a été levée en ce matin du 3 juin 2019 au cimetière Saint-Charles à Québec.
