Chronique Histoire:
Par un bel après-midi, vous vous baladez tranquillement dans le square Dorchester et la place du Canada. Vous savez-vous en plein cœur d’un des grands cimetières de Montréal ? Environ 55 000 personnes, notables comme pauvres, y furent inhumées entre 1799 et 1855.
Histoire du lieuÀ la fin du 18e siècle, les quelques cimetières intra-muros sont désormais vus comme des menaces pour la santé publique. On doit les mettre hors des murs de la ville fortifiée. Pour ce faire, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal acquiert en 1799 la terre de Pierre Guy, sur la terrasse Sherbrooke, dans le faubourg Saint-Antoine. Les premières sépultures se font deux semaines plus tard. Cependant, ce n’est qu’en 1821 que les travaux de translation des restes des cimetières du Vieux-Montréal vers le cimetière Saint-Antoine seront entrepris.
Ensuite, les nombreuses victimes de l’épidémie de choléra C de 1832 se sont ajoutées en ces lieux. On y compte aussi la plupart des patriotes exécutés en 1838-39 et Ludger Duvernay (1799-1852), fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste. Mais dès 1853, la Ville adopte un nouveau règlement défendant l’inhumation à l’intérieur de ses limites. L’année suivante, la Fabrique achète la terre du docteur Beaubien sur le mont Royal. Naît alors le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. On procédera, au cours des 15 années suivantes, au déménagement des sépultures du cimetière Saint-Antoine, mais un grand nombre de dépouilles resteront sur place. Le cimetière Saint-Antoine aura été, pendant plus de 50 ans, le seul lieu de sépulture des catholiques de Montréal.
Enfin, devant les pressions de la Sanitary Association, la Ville de Montréal décide en 1873 d’acquérir le vieux cimetière pour le transformer en parc. En ce sens, ce parc existera à cause des morts que son sol contient. En 2010, est complétée la phase 1 du réaménagement et de la mise en valeur du square Dorchester. Le réaménagement, réalisé par Claude Cormier Architectes Paysagistes Inc. et Groupe Cardinal Hardy, comprend un rappel de l’ancien cimetière et la présence de sépultures sur le site. Des croix latines, une représentation graphique des cimetières catholiques, sont disposées en quinconce sur les surfaces pavées du square.