Géographe et auteure
Dans le cimetière paroissial Saint-Michel de Sillery, situé sur le boulevard René-Lévesque près de l’Université Laval, se trouve un petit monument discret en granit rose qui rappelle une femme qui a marqué l’histoire de la musique à Québec.
Clara-Adine Fafard est née à L’Islet, en 1876, du mariage d’Auguste Fafard et d’Alphonsine Couillard de l’Épinay-Dupuis. Elle reçoit son éducation au couvent Jésus-Marie de Lévis, sur la rive sud de Québec. En 1903, à 27 ans, elle épouse Elzéar Drolet, notaire à Québec. Deux ans plus tard, elle est veuve. En 1907, la jeune femme entreprend des études en chant et en piano à Paris avec Gabriel Fauré. Elle se lie d’amitié avec le compositeur Jules Massenet. Dotée d’une belle voix de soprano dramatique, Clara-Adine Fafard chante sur les scènes parisiennes. De retour au pays en 1909, elle présente un concert à l’Auditorium de Québec.
« Madame Fafard-Drolet eut ensuite l’occasion de se faire entendre dans une série de concerts, l’un au Souvenir de Françoise au Château Frontenac, au Ladie’s Musical Club, à Old Orchard et à New York, puis à sa paroisse natale de l’Islet et chez ses amis de Montmagny, Fraserville, Sherbrooke et Chicoutimi », lit-on dans Le Terroir en octobre 1930.
Dès 1911, Clara-Adine Fafard renonce pourtant à sa carrière de cantatrice pour se consacrer à l’enseignement. En octobre, elle ouvre le Conservatoire de musique de Québec et reçoit 400 élèves dès la première année. L’école de musique sans but lucratif dispense principalement des cours particuliers. Le conservatoire suscite un tel intérêt que le gouvernement de Lomer-Gouin lui accorde une subvention l’année suivante. En huit ans, l’institution recevra environ 1 500 élèves, soit une moyenne de 200 élèves par année. Précisons qu’il ne s’agit pas ici du Conservatoire de musique du Québec à Québec qui n’ouvrira ses portes qu’en 1944.
Le 6 mai 1996, la ville de Québec a donné le nom Adine-Fafard à une rue de l’arrondissement Les Rivières pour souligner l’apport de cette Québécoise remarquable. Sur le monument de la musicienne, est gravée une lyre portant les mots « Dieu art vocal et patrie – CONSERVATOIRE FAFARD-DROLET 1911-1939 ».