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Photo de Johnny Farago dans les années 70

Johnny Farago chante Presley

Lorraine Guay

Géographe et auteure

Jean-Yves Béland est né à Québec le 15 juin 1944 de Clara Béland et Alfred B. Farago. Après le mariage de ses parents, son père lui redonne le nom de Johnny Farago. Très tôt, Johnny commence à chanter en s’accompagnant à la guitare. Il choisit d’interpréter les grands succès de son idole, Elvis Presley, qu’il fait découvrir aux jeunes québécois bientôt conquis par son talent.

 

En 1960, Johnny remporte un concours d’amateur en imitant Elvis Presley. Il chante ensuite dans des cabarets de Québec des succès américains sous le nom de Johnny Stevens. En 1964, il se retrouve avec le groupe Les Mercedes avec lequel il enregistre deux 45 tours, puis travaille avec le groupe les Avantis.

 

Deux ans plus tard, le promoteur Guy Cloutier lui ouvre les portes de la nouvelle maison de disques Canusa et lance sa carrière en solo. Son premier 45 tours Je t’aime, je te veux (I want you, I need you) fait un malheur auprès des jeunes friands du rock’n roll. Ses premiers albums rassemblent plusieurs versions françaises et anglaises des succès de Presley, ainsi que des succès populaires et country comme T’aurais pas dû mourir si jeune. En trois ans, Johnny est devenu une super-vedette partout réclamé dans la province.

 

En 1967, Johnny participe à la tournée Musicorama; l’année suivante, il enregistre un de ses plus grands succès J’ai ta photo dans ma chambre. Dans une entrevue diffusée sur YouTube, Johnny raconte qu’un jour, à la sortie du théâtre de Guy Cloutier à Montréal, une admiratrice lui lança : « Hey Johnny! J’ai ta photo dans ma chambre! » Guy Cloutier dit alors à Johnny : « Ça ferait un bon titre pour une chanson! »

Avec ce tube, le chanteur remporte le trophée du meilleur vendeur au Festival du disque.

 

De 1968 à 1971, Farago donne de nombreux spectacles en duo avec Patrick Zabé et enregistre avec lui plusieurs chansons. Au début des années 1970, Johnny est au sommet des palmarès avec, entre autres, sa chanson Trois pt’its coups qu’on entend encore dans les réunions familiales.

 

En 1976, avec son album Pour les fans d’Elvis seulement, Johnny revient au répertoire de Presley qu’il a eu l’occasion de rencontrer à Las Vegas. En septembre 1977, un mois après la mort du King, Johnny présente un spectacle en son hommage à la Place des Arts de Montréal. Ce spectacle obtient un grand succès et est repris en tournée au Québec et à Portland (Maine). L’été suivant, il chante Le King n’est plus devant 10 000 personnes au parc Jarry à Montréal.

 

Avec son frère Alfredo (Freddy), Johnny sort l’album Les frères Farago chantent les Everly Brothers. En 1980, il présente le spectacle L’épopée du rock et l’année suivante, participe à La grande rétro O’keefe. Johnny se tourne ensuite vers le country et ouvre à Miami en 1982 le cabaret La Vie en Rose. Le chanteur devient le  King de la Beach,  marquant pendant plus de dix ans la petite histoire de la plage longue de trois kilomètres s’étendant de la Collins Avenue à Sunny Isles.

Au cours des mois d’hiver, Johnny chante six soirs par semaine. Un rythme fatiguant pour la voix du King qui devra subir trois opérations dans la gorge. À Miami, Johnny rencontre Danielle D’Arcy; leur union durera jusqu’à la mort du chanteur.

 

En 1989, Farago sort l’album Dans ses yeux amoureux qui réunit pour la première fois ses compositions. De retour au Québec dans les années 1990, l’artiste continue de donner des spectacles. Le 31 juillet 1997, vingt ans après la mort d’Elvis, à la veille d’une tournée dans la province, Johnny est terrassé par un infarctus et meurt pratiquement dans les bras de sa conjointe.

Photo: Lorraine Guay

Le chanteur est inhumé au cimetière Saint-Charles, à Québec, (ave Saint-Joseph, section K) près de la rue Saint-Vallier. Son monument se démarque par ses contours dessinant une guitare. Sur l’instrument de musique, on peut voir le médaillon de l’artiste et les mots de sa chanson T’aurais pas dû mourir si jeune. Aujourd’hui, Johnny revit grâce à la technologie du CD. Ce chanteur était le plus prolifique et le plus versatile de son époque, écrit Denis Pantis, car il pouvait changer son style, son registre et son timbre de voix et ainsi donner une couleur particulière à chacune de ses chansons.

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